La bienveillance oui, la naïveté non

le nouveau modèle phare d’OpenAI, désormais le modèle par défaut pour tous les utilisateurs de ChatGPT
10-08-2025
La bienveillance oui, la naïveté non
Il arrive à tous les professionnels expérimentés de recevoir un appel, souvent à la dernière minute, pour “juste un petit conseil”.
On décroche, on prend du temps, on partage son expérience… et parfois, on finit avec une remarque désobligeante ou un sentiment d’avoir perdu son temps.
J’ai lu plusieurs fois des retours d’expérience sur les réseaux, montrant que ce problème est tellement récurrent qu’il en devient presque une loi universelle : offrir une aide gratuite et sincère ne garantit pas qu’elle sera bien accueillie. Dans l’entrepreneuriat, et plus encore dans les environnements difficiles, beaucoup de discussions finissent mal simplement parce que la personne en face ne cherche pas un avis honnête, mais une validation de ses choix.
1. Pourquoi c’est si fréquent
Deux dynamiques principales expliquent cette récurrence :
- L’arrogance importée
Certaines personnes, après un séjour à l’étranger, reviennent avec une vision de supériorité. Elles s’attendent à ce que le contexte local s’adapte à leur projet, pas l’inverse. - L’ego fusionné au projet
Pour beaucoup d’entrepreneurs, critiquer le projet, c’est critiquer la personne. La moindre remarque sur les failles du modèle d’affaires est perçue comme une attaque personnelle.
2. Conseils pour éviter la perte de temps
a) Qualifier avant de donner
- Demander le contexte précis : Qui est la personne ? Quel est l’objectif ?
- Clarifier les attentes : Veulent-ils un avis honnête ou juste une validation ?
- Fixer un cadre : Même pour un conseil gratuit, préciser la durée et le format.
b) Protéger son temps
- Offrir des créneaux courts (15-20 min).
- Orienter vers des ressources ou contacts plutôt que de tout expliquer soi-même.
c) Savoir dire non
- Refuser poliment quand on sent que la discussion ne sera pas productive.
- Ne pas culpabiliser : préserver son énergie, c’est protéger la qualité de ses conseils pour ceux qui en tireront profit.
3. Cas fréquents dans l’entrepreneuriat
Cas | Comportement typique | Risque pour le conseiller |
---|---|---|
Le chercheur de validation | Cherche seulement qu’on lui dise qu’il a raison | Perte de temps, tensions si avis différent |
L’arrogant de retour | Compare tout au modèle étranger, dénigre le local | Dialogue fermé |
Le sauveur du monde | Veut tout changer sans étude préalable | Rejette toute mise en garde |
Le vrai apprenant | Pose des questions, prend des notes, remercie | Collaboration enrichissante |
4. Règles d’or pour les deux parties
Pour celui qui demande conseil :
- Écouter avant de répondre.
- Ne pas personnaliser la critique.
- Venir préparé avec un résumé clair du projet.
Pour celui qui donne conseil :
- Être franc, mais bienveillant.
- Ne pas insister si l’autre refuse d’entendre.
- Réserver son aide aux personnes ouvertes et respectueuses.
5. Conclusion
Donner de la confiture à des cochons reste une perte pour tout le monde.
L’expertise, surtout quand elle est offerte, mérite respect et reconnaissance.
Protéger son temps, cadrer ses échanges et reconnaître les profils toxiques sont des compétences aussi importantes que le conseil lui-même.
💡 Moralité : La bienveillance, oui. La naïveté, non.